Les infractions à l’origine de la détention relevées dans les cinq établissements pénitentiaires révèlent qu’après le vol et le trafic, l’infanticide est la principale cause d’incarcération des femmes dont des femmes en détention pour cause de délit d’avortement.
Plus du tiers des femmes détenues dans les établissements pénitentiaires du Sénégal le sont pour des délits mineurs et non violents. Les détenues interviewées par le HCDH et ses partenaires avaient commis des infractions liées à leur situation économique, et impliquent d’autres facteurs tels que leur expérience de la violence. Le manque d'instruction et l’insuffisance de ressources financières pour recourir aux services d’un avocat affectent le bon déroulement de leur procédure judiciaire. Lesquels facteurs augmentent la probabilité pour ces dernières de se retrouver prises dans l’engrenage carcéral.
Le crime d’infanticide est souvent la conséquence de situations de discrimination ou de violence préexistantes, notamment de grossesses issues d’actes de violences sexuelles (viols, incestes ou pédophilie).
L’ampleur des condamnations pour infanticide s’explique également en partie par l’interdiction absolue de l’interruption volontaire de grossesse, dont la pénalisation peut aller jusqu’à cinq ans de prison ferme.
A ce titre, l’infanticide devient un chef d’inculpation récurrent et son ampleur est en directe corrélation avec l’impossibilité dans laquelle se trouvent les femmes et les filles pauvres d’avoir accès à un avortement.
Cette situation touche essentiellement les femmes les plus pauvres qui voient souvent l’infanticide comme la solution ultime, n’ayant pas les moyens financiers de recourir à l’avortement clandestin.
La pratique de l’avortement clandestin est pourtant une réalité au Sénégal. Elle se fait dans des cliniques par du personnel qualifié, mais également en dehors d’un environnement médical, dans des conditions pouvant mettre en péril la santé des femmes y ayant recours.
La pénalisation de l’avortement est d’autant plus discriminatoire que le code de la famille du Sénégal interdit à la femme d’intenter en justice une action en indication de paternité si le présumé père réfute la paternité .
Les besoins:
* Quantité insuffisante de literie, moustiquaires et ventilateurs
* Insuffisance d’installations sanitaires adaptées à l’hygiène des détenues, produits d'entretien, produits d'hygiène naturels
* Carence en matière d’alimentation
ET d'après les détenues elles-mêmes:
* Manque d'occupation, d'activités et de stimulation créative et intellectuelle
La prison de Rufisque
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