top of page

STATEMENT

Un engagement

​

Engagée depuis mes études dans une recherche sur la diminution des réticences à l'art contemporain et donc sur la promotion de son appréciation, j'ai décidé de poursuivre ce questionnement, à mon arrivée en Afrique, avec l'ajustement qui lui était nécessaire. Comment attiser la curiosité des publics et attirer leur venue sans projeter des idées, des envies, des modes de pensées ou d'actions qui ne seraient pas ethnocentrés?

Cet engagement a nécessité une première émancipation face au savoir et à l'apprentissage. Qui suis-je pour aborder tel ou tel sujet? D'où viennent les prétentionsà conditionner l'expérience par un discours théorique ou à croire que toute explication s'établit en terme de lien de cause à effet?

Image de Noah Windler

J'ai donc décidé de questionner d'abord la légitimité de ma connaissance pour essayer de tendre le plus possible vers un positionnement transcendental, en m'informant sur les conditions préalables à la recherche et sur des concepts philosophiques dont notamment ceux de l'appropriation culturelle ou encore de l'herméneutique non-linéaire.

Image de Alice Vanlian

​

La deuxième étape a consisté en une émancipation face à une attitude (égo)centrique qui consisterait à croire que l'on sait ce que les autres ont envie de savoir ou de voir (ou de croire que ce qui est bon pour moi l'est pour chacun).

Pour y répondre, une seule démarche possible, celle du dialogue mais pour dialoguer, encore faut-il être accepté et ouvert à d'autres explications provenant d'autres formes de savoirs, qu'ils soient cosmogoniques ou traditionnels. C'est en s'engageant avec et pour la communauté que l'on tisse les liens préalables à cette conversation.

​

Enfin, la troisième étape est attachée au fait de croire que nous sommes face à une page blanche alors que l'histoire a déjà été écrite par d'autres et répétée avant nous.

​

Il est donc primordial de pendre soin de toujours s'informer concernant ce qui a déjà été écrit ou réalisé et de garder une veille sur ce qui se fait ici et ailleurs. Et puis, il y a ce qui n'apparait pas toujours là où l'on pense le trouver, j'entends ce qui est de l'ordre de l'immatériel et de l'oralité. Il ne s'agit plus désormais d'aller seulement à la rencontre et d'agir mais de s'assoeir pour entendre et apprendre.

 

Il faut du temps pour l'engagement.

​

Une volonté

​

Mon souhait premier est de ne pas limiter une exposition à une simple juxtaposition d'oeuvres mais de m'efforcer de placer l'action au coeur de ma pratique curatoriale pour tisser, par l'action collective et la multidisciplinarité, une création commune. En ce sens, je suis pour la rupture des frontières entre les pratiques et leurs modes de présentations.

Cloud-in-a-room.jpg

Une autre volonté est celle de revenir à un slow contemporary art qui, comme en pédagogie active, questionne la part du récepteur dans la transmission ou plus simplement repart de l’humain et rompt, par la même occasion, avec un certain élitisme intellectuel et social de la culture en mélangeant les publics dans des évènements qui s'ancrent d'avantage dans le territoire en impliquant les communautés.

​

Une démarche

​

Ayant débuté ma carrière dans un environnement portant en lui le défi de la connaissance et celui de l’appréciation de l’art contemporain, démontré par le double constat de la problématique de l'éducation à l'art dans les programmes scolaires et du facteur de reproductibilité, une nécessité s'est très vite imposée: celle d'amener l'art au plus près de ceux qui y ont le moins facilement accès. L'espace urbain a donc pris une dimension toute particulière dans mes recherches et dans mon travail. 

​

Cloud-in-a-room.jpg

Comment créer des expositions, des programmes qui suscitent l'intérêt et initient le dialogue tout en questionnant le rôle de l'art dans la société? Comment mettre l'art au service de certaines problématiques communautaires comme un levier social pour tenter de trouver des réponses pragmatiques à des besoins? 

 

Comment s'en servir pour tisser des liens entre les cultures tout en valorisant les différences et les particularismes?

Des valeurs

​

Longtemps j’ai cherché la définition de l’accomplissement professionnel et toujours m'est apparue l’importance de l'éthique. Encore fallait-il la définir: travailler dans le respect de l'autre et ne jamais se battre contre mais pour des idées et les valeurs que sont la curiosité intellectuelle, l'intelligence culturelle et émotionnelle, l'adaptabilité et la persévérance.

bottom of page