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AFRIKIKK 2022

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Il y a quelques mois, le KIKK ouvrait au sein de son Pavillon, l’exposition “Human-Machines” questionnant les liens entre humains et non-humains, notamment avec les machines, pour nous amener, plus tard, à notre rapport avec le tout-vivant à travers l’exposition Biotopia. D’après le philosophe Alexandre Koyré, c’est avec la conception moderne de l’univers que l’homme occidental a perdu le monde où il avait une place, au moment du divorce du monde de la science et de celui des valeurs* qui l’a conduit à surexploiter les ressources du biotope et à mettre en péril les conditions de reproduction de la vie sur terre. Face aux crises que nous traversons, le défi majeur de notre siècle est un changement épistémique radical pour reconstruire un monde qui repense sa relation à la terre et au vivant. Parler de l’être vivant permet de percevoir la continuité biologique et ontologique avec l’ensemble du monde dans lequel nous vivons. Car ce sont ces ontologies et autres cosmologies du lien qui préservent non seulement l’équilibre du vivant mais aussi la qualité de la coopération sociale et des liens qui l’enrichissent.

 

Rappeler que les œuvres d’art sont des translations de mondes, d’imaginaires qui racontent des histoires, d’autres vérités, en partant d’une langue originelle destinée à toucher d’autres langages. Éprouver l’art devient alors une forme de traduction d’un message transmis. L'écrivain kenyan Ngugi Wa Thiong’o, déclarait en 2009 que “La traduction est la langue des langues, une langue au moyen de laquelle toutes les langues peuvent se parler**”. Son militantisme pour la pluralité des langues africaines contre le colonialisme linguistique est en fait un combat pour une unité fondée sur le pluralisme***. Il en va dès lors de même pour l’art, qui invite à s'entre-connaître et se parler directement d’émotion à émotion.  

 

1. KODJO-GRANDVAUX, S., Devenir Vivants, Ed. Philippe Rey, Paris, 2021.

2. THIONG’O, N. W., Something Torn and New. An African Renaissance, Basic Civitas Books, New York, 2009.

3. DIAGNE, S. B., De langue à langue. L’hospitalité de la traduction, Coll. Bibliothèque Idées, Ed. Albin Michel, Paris, 2022.

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Delphine Buysse

Tabita Rezaire présentera Deep Down Tidal, une œuvre qui considère l'océan comme le cimetière des connaissances et des technologies noires. L'eau devient une interface pour comprendre l'héritage du passé colonial et questionner les récits complexes cosmologiques, spirituels, politiques et technologiques.

 

Magalie Mobetie, qui a fait partie de la promotion Le Fresnoy, présentera une installation interactive de bouteilles identitaires qui invite les jeunes d'outre-mer à débattre de la question des identités d'outre-mer.

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Mimi Onuoha montrera son incroyable travail, qui est la pièce finale de la série "Us, Aggregated series", où les algorithmes de recherche d'images inversées de Google font allusion aux questions de pouvoir, de communauté et d'identité. 

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Linda Dounia, qui secoue le monde des NTF sur le continent tout en remodelant les perspectives numériques du continent, présentera Spannungsbogen, des animations générées par l'IA et inspirées par les Fremen du roman Dune de Frank Herbert, à partir d'un GAN entraîné avec 2 000 vignettes acryliques abstraites peintes à la main par l'artiste.

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L'incroyable être hybride mi-licorne mi-humain Natalie Paneng exposera Ophelia Does Backstroke. Cette installation immersive présente une version glitchée et recontextualisée des nombreuses itérations d'Ophélie dans la pièce Hamlet de Shakespeare. 

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Shivay La Multiple, avec qui nous avons déjà collaboré dans le cadre du partenariat AFRIKIKK avec Ker Thiossane et Kikk Festival pour le festival Afropixel#8, présentera ZEBOLA, une installation/perfomance qui démantèle l'espace et le temps tout en tissant de nouvelles narrations.

 

Laura Nengiyumva qui a remporté le deuxième prix de notre si chère Biennale de Dak'Art en 2012, exposera sa pièce émouvante 'Helen' qui part d'une histoire individuelle touchante pour atteindre, à travers le langage, le point de réparation collective.

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La conférence de Kathleen Siminyu porte sur le projet " Honorer le kiswahili à travers la technologie et la communauté " et elle vous expliquera la mission, les défis et les succès de la construction d'un ensemble de données de parole en kiswahili open-source + une communauté de contributeurs.

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Pour la soirée d'ouverture (et de folie) du KIKK Festival, l'Afrique est à l'honneur : Dj VoodooMama, Ibaaku et JamzSupernova vont mettre le feu à la fête. Le 27 octobre à partir de 21 heures à la Nef .

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