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AFRIKIKK 2019

Pour sa neuvième édition, le KIKK festival a choisi pour thématique « Les archipels de la fragilité » avec la volonté de s'intéresser à « la diversité et d’explorer ses cartographies, ses continents et ses archipels ». En géographie, la notion d’archipel renvoie à des éléments aux origines et caractères communs, mais séparés par des discontinuités et inversement à un espace discontinu se caractérisant par une certaine forme de cohésion. 

 

En matière de technologie, l’Afrique répond de façon pragmatique à ses problématiques. Par son adaptabilité et sa grande créativité, elle rompt avec l’idée stéréotypée selon laquelle il faudrait, « pour atteindre une certain niveau de sophistication technologique, être passé par certaines étapes antérieures »[1]. L’idée d’une technologie universelle qui répondrait à des besoins globalisés et uniformisés est déjà obsolète. Pour déconstruire ce paradigme numérique mondial, il est nécessaire de prendre en compte les différents systèmes de connaissances, car toute « l’intensité du divers et ses dysharmonies se nichent dans la différence » et « c’est dans la différence que gît tout intérêt »[2].  En ce sens, les artistes numériques du continent africain et de la diaspora participent à la réappropriation des moyens d’action et d’émancipation par la création d’un afrotopos[3], un espace mental investi par la pensée prospective et l’imaginaire individuel ou collectif.

 

Les pratiques et recherches actuelles des artistes numériques du continent africain abordent l’art numérique sous l’ange de l’activisme avec des thématiques telles que l’Afrofuturisme, l’Afroféminisme, l’Extractivisme, les flux migratoires, les méthodes de guérison, les savoirs ancestraux, les systèmes divinatoires, le patrimoine immatériel qu’est l’oralité, les algorithmes vernaculaires, ou encore le colonialisme digital.

 

Cette année, le KIKK festival collabore avec les commissaires Delphine Buysse et Marion Louisgrand Sylla de Ker Thiossane (Dakar, Sénégal) pour créer un AFRIKIKK, au cœur même de la programmation. Neuf artistes du continent africain ou de la diaspora sont exposés dans l’espace urbain par le KIKK IN TOWN. Plus qu’une action unique, il s’agit de la création d’un échange continu entre les deux structures avec, un voyage prévu en mai 2020, au Sénégal, pour des ateliers et performances programmés sur des techniques numériques spécifiques, pendant le festival Afropixel#8, en partenariat avec la Biennale Dak’Art 2020.

 

 

[1]Tribune de Souleymane Bachir Diagne à propos du film Black Panther. Souleymane Bachir Diagne, « Black Panter », un miroir pour les Africains, in Jeune Afrique, mars 2018.

[2]Victor Segalen, Essai sur l’exotisme, Ed. Le Livre de poche, Paris , 1978.

[3]Notion empruntée à Felwinne Sarr in Felwinne Sarr, Afrotopia, Ed. Philippe Rey, Paris, 2016.

 

– Delphine Buysse - 

Visit with the teams of the Biennale of Lubumbashi, Africa Museum & Hart Magazine 

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